Coordonnateur : Julien CAHON
Chercheurs titulaires : J. Cahon (PU), S. Croché (PU), M. Fabre (MC), A. Maillard (PU), M. Melyani (MC-HDR), S. Ledoux (MC)
Chercheurs associés : A. Arrendodo (Professeure), M. Cuvillier (Docteure, chargée de cours), J.-P. Delahaye (Docteur, IG honoraire), I. Ferhat (PU), Y. Forestier (Docteur), J.-L. Guichet (PU), M. Le Mentec (MC), I. Ungureanu (Docteure), J.-L. Yerima-Banga (Docteur, chargé de cours)
Professeure honoraire : B. Frelat-Kahn, B. Poucet
Doctorants : Laurène Barbaux, Sarra Ben Salah, Antoine Bertoux, Benoit Carpentier, Rachid Farahi, Julien Gamard, Florian Gizard, Ibrahim Labo, Jonas Lankoane, Maria Montenegro Rico, Quentin Pioffet, Valentin Reculet, Kediakhou Simakha, Modibo Sissoko, Christophe Verselle, Sébastien Vida
Courte description : Le thème « Politiques éducatives : acteurs, contextes et enjeux » met en œuvre une analyse sociologique, historique et philosophique des projets, des réformes et des politiques publiques d’éducation depuis le XVIIIe siècle. Les investigations des chercheurs s’appuient ainsi sur les méthodes propres à ces disciplines (archives écrites et orales, enquêtes quantitatives et qualitatives). Afin de comprendre la socio-histoire et la philosophie des politiques éducatives, comme les transformations des systèmes éducatifs, les travaux des chercheurs du thème 1 du CAREF s’intéressent aux institutions, aux acteurs scolaires et universitaires, aux discours et aux pratiques de l’éducation et de la formation. Ils les prennent en compte dans leurs contextes et leurs enjeux internationaux, nationaux et régionaux.
Présentation du thème 1
Le thème « Politiques éducatives : acteurs, contextes et enjeux » met en œuvre une analyse sociologique, historique et philosophique des projets, des réformes et des politiques publiques d’éducation depuis le XVIIIe siècle. Les investigations des chercheurs s’appuient ainsi sur les méthodes propres à ces disciplines (archives écrites et orales, enquêtes quantitatives et qualitatives). Afin de comprendre la socio-histoire et la philosophie des politiques éducatives, comme les transformations des systèmes éducatifs, les travaux des chercheurs du thème 1 du CAREF s’intéressent aux institutions, aux acteurs scolaires et universitaires, aux discours et aux pratiques de l’éducation et de la formation. Ils les prennent en compte dans leurs contextes et leurs enjeux internationaux, nationaux et régionaux. Les chercheurs accordent une importance particulière à la combinaison des échelles d’analyse et à l’approche comparative selon quatre axes principaux :
- Les disciplines scolaires et universitaires ;
- Les questions éducatives controversées ;
- La manière dont le politique s’empare de l’école ;
- Les inégalités territoriales en matière d’éducation.
Tout d’abord, deux disciplines scolaires font l’objet d’investigations approfondies, la première dans le domaine des humanités, la seconde dans le domaine des sciences : la philosophie (notamment la dissertation) au lycée et les mathématiques dans le primaire au prisme du genre. La genèse des sciences de l’éducation et de la formation, comme discipline universitaire, est étudiée notamment dans ses rapports avec les disciplines-mères (philosophie, sociologie, histoire, psychologie), en combinant différentes échelles du local à l’international.
Deuxièmement, de nombreux travaux portent sur des questions éducatives controversées en France et à l’international, en s’appuyant sur des approches comparées, telles que la laïcité (France/Amérique latine), les effets des crises sanitaires (Hauts-de-France/France/Afrique ; projet émergent COVED : Covid et vulnérabilités éducatives, Fédération hospitalo-universitaire Respire) et les programmes de développement durable (Hauts-de-France/international). Les chercheurs s’intéressent particulièrement aux acteurs impliqués dans la construction et la réception de ces controverses.
Troisièmement, les recherches du thème 1 portent sur la manière dont le politique s’empare de l’école, à l’échelle des institutions internationales, de la France, mais également des mouvements politiques et sociaux, dont certains sont porteurs d’utopies éducatives. Dans ce cadre, les chercheurs analysent l’organisation des réseaux d’enseignements et leurs changements (enseignement privé, enseignement primaire supérieur entre autres), les discours publics, l’engagement des partis politiques de gouvernement sur les questions éducatives, des projets éducatifs originaux (le colloque d’Amiens de mars 1968 par exemple), et l’action des syndicats et des mouvements, anciens ou actuels, qui visent des transformations des institutions et des pratiques éducatives.
Enfin, la question des inégalités territoriales en matière d’éducation a fait l’objet de multiples investigations. Le projet structurant PREUVE (Picardie réussite éducative) a permis d’étudier le cas de l’ancienne région Picardie, de comprendre le rôle des politiques éducatives régionales et le rôle des acteurs locaux ainsi que la spécificité de ses difficultés éducatives récentes par rapport aux autres régions de France et comparativement à des territoires à dominante rurale en Europe (Autriche, Italie, Suède, Portugal ; deux panels internationaux de l’ISCHE Berlin 2018 et Porto 2019).
Ces nombreux travaux ont débouché sur des actions de valorisation de la recherche auprès des acteurs du système éducatif (formation, expertise notamment auprès du rectorat de l’académie d’Amiens) et des médias (presse écrite, radio, télévision). Les activités des chercheurs s’inscrivent aussi dans des réseaux de recherche nationaux (AECSE, ATHRE, FHU) et internationaux (ISCHE, EHNE, AISLF).
Le thème « Politiques éducatives : acteurs, contextes et enjeux » continuera à mettre en œuvre une approche sociologique et historique et à s’intéresser aux politiques publiques contemporaines d’éducation, dans leurs contextes et leurs enjeux internationaux, nationaux et régionaux. Les quatre orientations seront maintenues et approfondies ou renouvelées, en tenant compte des recrutements récents et à venir comme des futurs départs à la retraite. La mise en œuvre de cinq chantiers de recherche est ainsi envisagée d’ici 2031.
- Les travaux sur l’histoire des disciplines scolaires intégreront davantage la question de la formation des enseignants selon une approche comparée France/Roumanie (notamment avec la parution d’une recherche doctorale inédite en 2025) et à l’échelle internationale dans le cadre de la préparation du congrès international de l’ISCHE 2025 auquel le CAREF est associé en partenariat avec l’UMR IRHIS et l’INSPÉ de l’université de Lille.
- Les travaux des chercheurs sur les questions éducatives controversées s’élargiront aux enjeux mémoriels selon une approche comparée France/Europe, notamment en partenariat avec l’université de Bari (Italie). Par ailleurs, ils intégreront davantage une approche genrée des problèmes éducatifs depuis le XIXe siècle, mobilisant les concepts d’intellectuelles et interrogeant les engagements des enseignantes. Leur participation aux débats qui agitent le tournant des XIXe-XXe siècles sera un axe important de ces travaux, dans un contexte à la fois marqué par la laïcisation de l’instruction et par l’apparition de mouvements féministes, qui questionne en retour l’institution scolaire. D’autre part, les politiques de la laïcité scolaire seront étudiées dans le cadre du très contemporain (contexte post-attentat 2015 ; évolutions de l’enseignement privé sous contrat depuis 1985 ; place de l’enseignement privé musulman). Les travaux des chercheurs du thème seront d’ailleurs sensibles aux sources audiovisuelles dans l’étude de ces périodes récentes, notamment dans le cadre d’un projet national « Télévision, école et société » porté par le CREN (Université de Nantes), et d’un partenariat avec l’INA.
- Dans la continuité des projets du précédent contrat (PREUVE, COVED, FHU Respire), les chercheurs du thème focaliseront leurs travaux sur les contextes sanitaires des scolarités depuis le début du XIXe siècle. Ceux-ci apparaissent comme une autre dimension nécessaire de la réussite éducative. Les enjeux architecturaux et sanitaires des constructions scolaires, d’une part, et la manière dont les administrations en charge de l’éducation et de la santé luttent contre les maladies, d’autre part, seront les deux directions suivies, parmi d'autres possibles, dans le cadre de notre participation maintenue à la FHU Respire (jusqu’en 2026), du Réseau thématique pluridisciplinaire (RTP) éducation du CNRS et d’un nouveau partenariat avec l’UMR IRHIS de l’université de Lille (dépôt d’un projet auprès de la commission recherche de l’INSPÉ de Lille).
- Les chercheurs impliqués dans le thème 1 du CAREF continueront à analyser le rôle des mouvements (socialisme, gaullisme, utopies) et des acteurs politiques, syndicaux (y compris ceux menés par la jeunesse scolarisée) au XIXe et au XXe siècles. Un nouveau chantier sur les utopies éducatives sera notamment mis en œuvre afin d’explorer les expérimentations d’hier et d’aujourd’hui, dans deux directions : les utopies pédagogiques, qui continuent de s’inscrire dans des cadres scolaires ou institués ; les utopies sociales, architecturales et techniques qui bouleversent les sociétés et leur système éducatif. Dans ce cadre, un intérêt particulier sera porté au regard critique du mouvement ouvrier sur les politiques éducatives, à l’agency de ces acteurs non étatiques et aux tentatives de contrôle, voire de répression, mises en place par l’État face à cette concurrence éducative considérée comme subversive. Cette réflexion est de nature transnationale à l’image des projets éducatifs « utopiques » portés par le mouvement ouvrier et s’inscrivant dans le cadre de la Deuxième puis de la Troisième Internationale ouvrière, où le modèle scolaire porté par Moscou apparaît comme un rival de l’école républicaine « à la française ». Une journée d’études, organisée au Familistère de Guise, rendra compte de ce travail collectif en 2025.
- Enfin, pendant toute la durée du contrat, un travail sera mené sur le gouvernement et l’administration de l’Éducation nationale : ce projet, « Gouverner l’éducation », impulsé par le thème 1 du CAREF – en partenariat avec une équipe de chercheurs spécialistes d’histoire politique et d’histoire de l’éducation de laboratoires des universités de Bordeaux, Créteil, Nantes, Rennes 2, Lyon 2 et Nanterre – a pour objectif de retracer l’histoire politique et administrative du ministère de l’Instruction publique puis de l’Éducation nationale depuis sa création en 1824. La rédaction d’un dictionnaire des ministres (à paraître en 2024 ou 2025) permettra une étude biographique et prosopographique inédite. Est aussi envisagé un colloque national, en 2026, afin d’analyser les permanences et les ruptures de l’organisation administrative du ministère (centrale, déconcentrée et décentralisée), de son périmètre et des politiques ministérielles (pédagogie, programmes scolaires, laïcité, enseignement privé, gestion des personnels, bâti scolaire, organisation de l’enseignement…).
Ces activités continueront de s’inscrire dans des réseaux de recherche français, européens (EHNE) et internationaux (ISCHE, AISLF). Un groupe de travail, en lien avec l’ingénieur de recherche de l’université, est mis en place pour envisager les possibilités de dépôt de contrats de recherche nationaux (ANR), le choix ayant été fait de progresser vers l’obtention d’un tel contrat après la direction de projets régionaux ou la participation à des contrats inter-régionaux dans un premier temps.