Le CAREF (UR-UPJV 4697) a été créé le 9 septembre 2011 lors d’une assemblée générale constitutive qui a réuni 15 chercheurs. L’avant-projet avait été préalablement approuvé par le Conseil scientifique de l’université de Picardie Jules Verne le 13 juillet 2011. Le projet définitif comportait quatre axes, mais après expertise externe, il a été resserré autour de trois axes.
Le laboratoire a d’abord été reconnu par le ministère comme équipe d’accueil de mars 2012 jusqu’en décembre 2017, date de fin du contrat quinquennal de l’université (vague C). À l’issue de ce premier contrat, le laboratoire a été expertisé de façon favorable par le comité de l’HCERES le 6 décembre 2016 et a été reconduit en mai 2017 pour un second contrat allant du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2025. Cette décision ministérielle fait suite à la prolongation du contrat pour l’ensemble de l’université de Picardie Jules Verne dans le cadre de la création de la région des Hauts-de-France en 2016, qui a provoqué des restructurations dans l’organisation universitaire : fusion des trois universités lilloises en 2018 et création de l’association des trois universités (Artois, UPJV et ULCO : A2U), avec une école doctorale commune depuis 2020.
Le CAREF est l’héritier d’une tradition ancienne de laboratoire en sciences de l’éducation. Après une première tentative en 1973 de création d’une équipe de sciences de l’éducation au sein du laboratoire de psychologie, de 1991 à 2008 a existé à l’UPJV un laboratoire de sciences de l’éducation – le CURSEP (Centre universitaire de recherche en sciences de l’éducation de Picardie) – fondé par Michel Caillot en 1991 et dirigé ensuite par Claude Carpentier jusqu’en 2008, date de sa dissolution. Pour des raisons liées aux évolutions de la recherche et aux rapports entre les chercheurs, une partie de ses membres s’est séparée du CURSEP pour fonder en 1998 une équipe « Savoirs et Socialisation » (SASO) tandis que le CURSEP poursuivait ses activités et intégrait des psychologues.
En 2008, la politique de la recherche de l’université a conduit, comme souvent, à une nouvelle organisation visant à créer de gros laboratoires. Les équipes d’accueil en sciences humaines et sociales ont été dissoutes, sans réel accord des membres concernés, et réorganisées : disparition du CURSEP et du laboratoire de sociologie et d’anthropologie, le CEFRESS (Centre d’études, de formation et de recherches en sciences sociales), création d’un nouveau laboratoire Habiter-PIPS (Processus identitaires, processus sociaux) comprenant en partie les deux laboratoires précités et d’autres chercheurs en géographie d’Amiens et de Nantes ; disparition du SASO dont la plupart des membres ont rejoint le CURAPP (UMR rattachée au CNRS sur l’action publique et le politique, épistémologie et sciences sociales) ; création de deux laboratoires de psychologie CLEA (Cognition, langage, émotion, acquisition) et LPA (laboratoire de psychologie appliquée). Ces deux laboratoires ont regroupé certains des chercheurs qui avaient été membres du CURSEP. Ces deux équipes devaient fusionner avec une équipe de Reims dans le cadre du rapprochement prévu avec cette université, mais cela n’a pas abouti (2011).
En 2010, les didacticiens de l’IUFM se sont rapprochés des chercheurs en sciences de l’éducation d’Habiter- PIPS, structurés autour d’un axe de recherche codirigé par Claude Carpentier et Bruno Poucet. Il n’y a donc plus eu de laboratoire spécifique de sciences de l’éducation à Amiens de 2008 à 2011, mais des chercheurs dispersés dans plusieurs structures de recherche dont certains (à l’IUFM) étaient rattachés à des laboratoires extérieurs à l’université (Lille, Lyon, Paris).
En avril 2011, l’évaluation par l’AERES a entraîné la remise en cause du projet initial de l’université déposé dans le cadre de l’habilitation (reconduction d’Habiter-PIPS pour un second contrat). Cet échec a abouti, après débat en juillet 2011 et à l’initiative de B. Poucet, à la présentation devant le conseil scientifique de l’UPJV d’un projet de laboratoire à partir de l’axe de sciences de l’éducation d’habiter-PIPS qui avait été positivement évalué par l’AERES. L’avis favorable des instances universitaires a été acquis sous réserve d’intégrer les didacticiens : le nouveau laboratoire a donc été fondé par des chercheurs en sciences de l’éducation d’Habiter-PIPS, des didacticiens et des psychologues en poste à l’IUFM ou à l’UFR mais sans les chercheurs membres du CURAPP. En septembre 2011, le projet a été adopté par l’assemblée générale constitutive et le laboratoire a été nommé CAREF (Centre amiénois de recherche en éducation et formation) : Bruno Poucet a été élu directeur, Brigitte Frelat-Kahn, Joël Bisault, Émile-Henri Riard, responsables chacun d’un des trois axes, Christine Berzin, trésorière.
Le CAREF est donc une refondation d’un laboratoire de sciences de l’éducation mais qui ne recouvre pas exactement le projet jadis porté par le CURSEP puisqu’il intègre désormais des chercheurs en sciences de l’éducation et de la formation, mais également en philosophie, littérature, mathématiques, études hispaniques, STAPS, issus de trois composantes de l’université de Picardie Jules-Verne : UFR SHSP, ESPE (puis INSPE en 2019), UFR STAPS et de la composante de sciences de l’éducation de Paris V jusqu’en 2022.